Puisque le Projet de loi 52, Loi concernant les soins de fin de vie, est modelé de très près sur la loi adoptée en Belgique en 2002 – une loi qui réservait l’euthanasie à des « cas exceptionnels, sous strictes conditions » –, il est fort intéressant de vérifier ce qui s’y est passé. On réalise vite l’inefficacité des balises, l’interprétation de plus en plus large donnée aux conditions fixées, l’élargissement de la loi à d’autres groupes de personnes. Voici quelques exemples révélateurs :

Autre exemple révélateur: celui des Pays-Bas où le nombre de morts par euthanasie a plus que doublé entre 2003 et 2012, passant de 1815 à 4188, soit 3% du nombre total des décès. Un ex-leader du mouvement pro-euthanasie y a récemment déclaré que la loi avait « déraillé ».

Il est illusoire de penser que le Québec échappera à de telles dérives advenant la légalisation de l’aide médicale à mourir (euthanasie). Les propos de certains des grands ténors du Projet de loi 52 à ce sujet sont explicites :

  • « Cette question des patients inaptes à consentir aux soins, notamment les mineurs, devra inévitablement être abordée. À nos yeux, une certaine ouverture ne constituerait en rien une dérive, mais bien une réponse plus complète à la question initiale » (Collège des médecins du Québec, Mémoire présenté à la Commission de la santé et des services sociaux, 17 septembre 2013).
  • Interviewée en janvier 2014 à l’émission « The Current » (CBC), la ministre déléguée aux Services sociaux et à la Protection de la jeunesse, Véronique Hivon, commentait la décision de la Belgique d’étendre l’euthanasie aux mineurs . Après avoir précisé que le Projet de loi 52 ne visait que les adultes et les personnes aptes, elle a ajouté : « Il était important de faire cela pour atteindre un consensus, pour aller de l’avant. Il était important de prendre ce premier pas »…