Pourquoi s’opposer à l’euthanasie?
D’abord, il faut rappeler que, pour permettre « l’aide médicale à mourir », le Code criminel canadien a dû créer « des exemptions à l’égard des infractions d’homicide coupable [meurtre], d’aide au suicide et d’administration d’une substance délétère [poison mortel].»
PARTANT DE CETTE RÉALITÉ, nous sommes opposés à « l’aide médicale à mourir » / euthanasie / suicide assisté :
- Parce qu’il existe d’autres façons de terminer sa vie paisiblement, notamment grâce à des soins palliatifs de qualité. D’ailleurs, avant la légalisation de l’euthanasie au Québec, TOUS les milieux de soins palliatifs avaient refusé qu’on la pratique dans leurs murs, eux qui sont (pourtant) les experts de la fin de vie.
- Parce que la société ne devrait pas être impliquée dans le choix personnel d’un citoyen qui souhaite mettre fin à ses jours – et encore moins dans l’obtention de son assentiment. En mettant le système de santé au service d’un tel geste, la société et l’État l’approuvent et le facilitent, alors qu’ils devraient plutôt chercher à le prévenir. Ils cautionnant par le fait même un message préoccupant : certaines vies ont perdu leur valeur et il vaut mieux mourir que d’être très malade ou de vivre avec un handicap.
- Parce qu’un État ne devrait pas donner à certains citoyens le pouvoir légal d’en tuer d’autres. Une telle permission déséquilibre le fondement social voulant que tous les citoyens soient égaux devant la loi et ne peut que mener à de graves abus tels qu’observés partout où des pratiques semblables sont légales.
- Parce que les « balises de sécurité » ne fonctionnent pas puisqu’elles reposent sur un fondement biaisé. En effet, le médecin responsable de la mort du patient est impliqué dans toutes les étapes du processus de son euthanasie : non seulement il est responsable d’évaluer la demande du patient et de poser le geste qui lui sera fatal, mais il joue également le rôle de garant en étant celui qui remplit le formulaire censé vérifier si toutes les « balises » ont été respectées. Malgré tout, la Commission de surveillance a relevé 71 cas de violation des critères de la loi québécoise depuis la légalisation de l’euthanasie au Québec, sans qu’il n’y ait jamais de conséquence pour ces fautes.
- Parce que les critères ou « raisons socialement acceptables » de recourir à l’aide au suicide s’élargissent inévitablement avec le temps. C’est la logique inhérente à l’euthanasie puisqu’elle est toujours présentée comme un bienfait, un geste de compassion, un garant de la dignité, voire même un soin de santé. Dans un tel contexte, pourquoi dire oui aux uns et non aux autres? La réponse se trouve dans chaque extension qui est vendue comme un progrès souhaité.