Bonjour,
Déjà une dernière infolettre avant la pause estivale! En cette veille de la fête du Canada, nous vous présentons un livre exceptionnel qui décrit avec une précision chirurgicale la situation de l’aide médicale à mourir au pays : Unravelling MAiD in Canada – Euthanasia and Assisted Suicide as Medical Care (Démêler l’AMM au Canada – L’euthanasie et le suicide assisté comme soin médical).
C’est en faisant rayonner de telles initiatives basées sur des faits que nous pouvons convaincre une personne à la fois que la mort programmée n’est pas un progrès social.
Immense merci pour votre soutien.
Nous rechargeons les batteries pour une rentrée automnale très intense tout en restant à l’affût de l’actualité sur nos divers réseaux, à un rythme estival.
À très bientôt,
Jasmin Lemieux-Lefebvre
Coordonnateur
Réseau citoyen Vivre dans la Dignité


Unravelling MAiD in Canada: un livre événement
Le réseau citoyen Vivre dans la Dignité est extrêmement reconnaissant envers les auteurs du livre Unravelling MAiD in Canada, publié en avril aux éditions McGill-Queen’s University-Press.
Dre Ramona Coelho, Dr K. Sonu Gaind et Pr Trudo Lemmens ont travaillé à regrouper leurs réflexions et celles de 11 autres experts sur l’AMM au pays (Alexander I.F. Simpson, Roland M. Jones, Mary J. Shariff, Leonie Herx, Gabrielle Peters, Graydon Nicholas, Isabel Grant, Derek B.M. Ross, Mark Sinyor, Ayal Schaffer et l’une des membres de notre conseil d’administration, Catherine Ferrier).
Avec ses 552 pages, c’est à ce jour le portrait le plus complet sur l’AMM « faite au Canada » , privilégiant une approche interdisciplinaire abordant les questions éthiques, médicales, juridiques, sociétales et relatives aux droits des personnes handicapées.
Dans son numéro de juin, le World Medical Journal publie un texte des auteurs du livre (pages 15 à 18). En voici un extrait (notre traduction) :
« L’un des aspects frappants, comme nous l’avons évoqué dans plusieurs chapitres de notre ouvrage et ailleurs, est que, plus encore que dans d’autres régimes libéraux en matière d’euthanasie, tels que ceux de la Belgique et des Pays-Bas, la loi et la politique canadiennes mettent l’accent sur la nécessité de garantir un large accès à l’aide médicale à mourir, plutôt que de protéger les patients contre une mort injustifiée. L’AMM n’est pas un dernier recours, et les personnes qui satisfont aux larges critères d’accès peuvent y avoir recours, même si des traitements efficaces standards et des mesures de soutien social pourraient apporter un soulagement, bien qu’elles n’aient pas été essayées ou sont inaccessibles. Le gouvernement fédéral s’est également largement appuyé sur des personnes et des organisations qui ont plaidé en faveur d’une interprétation la plus souple et la plus ouverte possible de la loi sur l’AMM pour élaborer sa politique. Au lieu de fournir les informations cliniques ou médicales nécessaires, de nombreuses organisations médicales et psychiatriques professionnelles ont accepté sans critique, voire propagé, l’argument contesté selon lequel il existe un droit général à l’AMM et que l’accès à cette pratique doit être facilité. Dans le même temps, ces organisations professionnelles n’ont pas fourni les preuves médicales qu’on attendrait normalement dans le cadre de consultations pour toute procédure médicale. Elles ont également refusé de fournir les preuves connues des risques encourus par les personnes potentiellement suicidaires qui souhaitent mourir et être euthanasiées. »
Vous pouvez voir et entendre les auteurs de l’ouvrage dans ce panel de 1h12m organisé par le Macdonald-Laurier Institute.
Pour commander le livre ou lire plusieurs extraits en format Google Preview:
https://www.mqup.ca/unravelling-maid-in-canada-products-9780228023692.phpl
Un nouveau projet de loi pour bloquer l’AMM pour maladie mentale

Le projet de loi C-218 a été déposé
le 20 juin dernier par la députée conservatrice Tamara Jansen. Ce projet
législatif privé compte modifier « le Code criminel afin de prévoir qu’un
trouble mental n’est pas un problème de santé grave et irrémédiable à l’égard
duquel une personne pourrait recevoir l’aide médicale à mourir » .
Vous pouvez en prendre connaissance ici :
https://www.parl.ca/legisinfo/fr/projet-de-loi/45-1/c-218
Rappelons que le Québec s’oppose
à l’élargissement de l’AMM dans les situations où le seul problème médical
sous-jacent d’une personne est une maladie mentale. Nous espérons que cette
initiative parlementaire sera considérée comme un enjeu transpartisan.
Deux conférences sur l’aide médicale à mourir

La Coopérative funéraire des
Deux Rives (Québec) a organisé deux conférences sur l’aide médicale à
mourir au cours des derniers mois. Des «
espaces de réflexions et d’échanges afin de mieux comprendre l’AMM, et ce, sous
différents angles ». L’organisme ne prend pas position pour ou contre la
pratique, mais a réussi à mettre en valeur des ressources de grande qualité
pour approfondir des enjeux entourant la mort assistée.
Nous vous recommandons l’écoute de ces conférences au cours de
l’été.
1) Dix
années d’aide médicale à mourir au Québec : où en sommes-nous?
Conférenciers :
– Ariane Plaisance, chercheuse autonome, Qulysis.com – Promotion de l’accès
universel aux soins palliatifs et de fin de vie;
– Hugues Vaillancourt, conseiller en éthique au Bureau d’éthique appliquée du CHU
de Québec – Université Laval.
2) L’aide
médicale à mourir : croyances, ritualité et accompagnement
Conférenciers :
– Gaston Mumbere, intervenant en soins spirituels, CHU de Québec – Université
Laval;
– Cory Andrew Labrecque, vice-doyen aux études, Faculté de théologie et de
sciences religieuses de l’Université Laval (et membre de notre conseil
d’administration).
Revue de presse
– Aide à mourir : « Au Canada, l’euthanasie a des effets pervers sur la cohésion sociale » Entrevue avec Jonathan Marchand dans le magazine français Usbek & Rica, « le média qui explore le futur ».
– « Je découvre ceci : au moment du diagnostic, l’enfant disparaît derrière le handicap. Et un certain temps plus tard, on se rend compte que le handicap est disparu derrière l’enfant. »
Une citation d’Anouk Lanouette Turgeon dans une chronique de Nathalie Plaat dans Le Devoir qui met en lumière Le Phare Enfants et Familles, maison de soins palliatifs pédiatriques à Montréal.
– Le projet de loi britannique sur l’aide à mourir a été adopté le 20 juin par 314 voix contre 291. Mais cela ne signifie pas qu’il
entrera immédiatement en vigueur. Voir le reportage de la BBC. Nous sommes solidaires avec ceux et celles qui lutteront contre ce projet de loi à la Chambre des lords (équivalant au Sénat canadien).
– Lors du Congrès de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, plusieurs discours remarquables ont été prononcés dont ceux de l’homme politique Jean Leonetti (extrait vidéo) et de la nouvelle présidente de la SFAP, Dre Ségolène Perruchio (vidéo). La présidente sortante de la SFAP, Dre Claire Fourcade, s’est aussi exprimée en ces mots (à voir sur Facebook ou lire sur sa page LinkedIn) :
Nous ne sommes pas révoltés, anticonformistes
ou résistants par opposition,
nous le sommes parce que nous sommes des engagés.
Engagés à défendre une vision alternative et
plus humaine du soin.
Engagés à construire des ponts entre le désespoir et la dignité.
Engagés par la promesse silencieuse du refus de l’indifférence.

Nous partageons la même philosophie.
Merci du fond du cœur Claire Fourcade!
JUN
2025