Désensibilisation de l’euthanasie après dix ans

Un sondage La Libre démontre que 70% des Belges acceptent l'idée de l'euthanasie pour les enfants et les personnes démentes. Après dix ans d'euthanasie légale dans leur pays, les gens semblent s'être fait à l'idée à l'idée. Est-ce ce que nous réserve l'avenir au Québec si le Projet de Loi 52 est adopté?

Les membres de la commission parlementaire sur le Projet de Loi 52, en particulier Mme Véronique Hivon, députée de Joliette et Ministre déléguée aux Services sociaux et à la Protection de la Jeunesse, nous assurent que le Projet de Loi ne s'appliquera ni aux enfants, ni aux personnes démentes. Et pourtant, comme l'écrit Pierre Pelchat dans un article publié dans Le Soleil, le Parti québécois et la Coalition Avenir Québec "sont ouverts à ce que l'aide médicale à mourir soit éventuellement offerte aux personnes souffrant de démence". Certains groupes, dont le Collège des médecins, ont déjà demandé en commission parlementaire que le projet de loi soit élargi pour inclure les mineurs et les personnes inaptes. Il serait bien naïf de croire aux garanties données par le gouvernement selon lesquelles la loi ne visera qu'un nombre réduit de personnes ciblées. Il est à prévoir que quelques années après avoir été adoptée, cette loi sera élargie pour inclure les mineurs et les personnes inaptes.

Quant aux Belges qui acceptent l'idée de l'euthanasie pour les enfants et les personnes démentes, des groupes très vulnérables, comprenaient-ils vraiment le sens des question qui leur on été posées en cours du sondage? Un sondage mené récemment par Ipsos pour le compte de Vivre Dans la Dignité a clairement démontré que les Québecois sont très confus face à l'expression "aide médicale à mourir" veut dire. Peut-être les Belges le sont-ils aussi? Bien que l'euthanasie soit légale dans leur pays depuis dix ans et que les mots utilisés soient plus clairs en Belgique que dans le Projet de Loi 52.

Il ne reste qu'à conclure que les Belges se sont fait à l'idée, petit à petit. Dix années d'euthanasie les ont bel et bien désensibilisés à la gravité de ce geste. Même si la majorité des Québecois était opposée à l'idée de l'euthanasie pour les mineurs et les personnes inapte au moment de l'adoption du Projet de Loi 52, la question se pose donc: combien d'années faudrait-t'il avant que nous soyons aussi désensibilisés et ouvrions la porte de l'euthanasie aux groupes les plus vulnérables?

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