L'actrice française Emmanuelle Béart explique comment son regard a changé sur la fin de vie à la suite du rôle qu'elle a joué dans le film « Ma compagne de nuit ». Elle y tenait le rôle de Julia, une femme atteinte d'un cancer avancé, qui choisit de vivre la fin de ses jours à la maison.
Dans cette entrevue, madame Béart soutient qu'au lieu de parler d'euthanasie, nous devrions assurer l'accès aux soins palliatifs. Elle précise :
« Comment aider celui qui part à rester en vie jusqu'au bout? Peut-être en essayant de trouver avec lui un autre sens à la vie, de goûter d'autres formes de plaisir? Un rayon de soleil, un verre de vin, un simple regard deviennent importants. Ou bien une ultime rencontre pour se réconcilier avec quelqu'un qu'on aime… Moi, cette question-là m'intéresse plus que l'euthanasie. »
Emmanuelle Béart explique comment elle a accompagné sa grand-mère, qui est morte d'un cancer, durant ses derniers jours. Elles se retrouvaient parfois très seules face à des défaillances du système et à un grand manque de moyens.
Pour elle, il est devenu évident durant sa préparation pour le tournage du film que les demandes des malades évoluent avec le temps qui passe. Ainsi, l'expression de désir de mort n'est souvent qu'une demande d'aide; et quand cette aide est offerte pour accompagner la vie, les patients ne demandent plus la mort.
Share« Certains n'en peuvent plus, ils réclament qu'on les aide à mourir. Mais lorsqu'on leur propose de les accompagner, lorsqu'on prend en charge leur douleur physique et leur souffrance psychologique, lorsqu'on accompagne leur famille, car pour elle aussi le voyage est très dur, la demande de mort cesse souvent. »
FEB
2014