Dans une lettre ouverte publiée par Le Journal de Québec (7 février 2014) et intitulée "L'euthanasie: légale mais toujours immorale", l'ancien député péquiste Jacques Brassard s'inquiète de la "terrible portée" qu'aura l'adoption "assurée" du Projet de loi 52.
Monsieur Brassard ne mâche pas ses mots:
- "La mort provoquée, l'euthanasie, n'est pas plus digne que le suicide d'un jeune ou que n'importe quel homicide."
- "Éliminer celui qui souffre, même s'il le demande, n'est pas faire preuve de compassion."
- "On ne peut pas vraiment parler d'un 'consentement libre et éclairé' quand il s'agit de personnes malades, souffrantes, vieillissantes, souvent désespérées et abandonnées."
- "L'euthanasie vient pervertir la mission première du médecin."
- "Ce n'est pas parce qu'une majorité parlementaire, même soutenue par une partie notable de la population, décide d'autoriser l'euthanasie par une loi que cette façon de donner la mort est morale. Si la peine de mort est immorale, l'euthanasie l'est encore davantage puisqu'elle concerne des personnes innocentes."
- "Dans les quelques États où l'euthanasie est légalisée, on y observe de regrettables dérives."
Merci, Monsieur Brassard, de si bien dire les choses. Merci pour votre audace.
Dans la foulée de cette lettre ouverte, bien d'autres questions se posent à l'heure actuelle:
Pourquoi le gouvernement choisit-il d'ignorer les dérives vécues en Belgique, là où l'euthanasie est légale depuis 10 ans et où l'on s'apprête à légaliser l'euthanasie pour les mineurs?
Pourquoi le gouvernement tient-t-il à semer la pagaille dans les soins palliatifs au Québec? La vaste majorité des spécialistes en soins palliatifs ont clairement manifesté leur opposition au Projet de loi 52. Ils ont bien indiqué qu'ils ne collaboreraient pas à la mise à mort de patients par "aide médicale à mourir". Écoutons-les!
Pourquoi le gouvernement feint-il d'ignorer que des personnes vulnérables ne peuvent pas donner un consentement réellement libre et éclairé?
On peut encore espérer que l'adoption du Projet de loi 52 ne soit pas assurée. Toutefois, une chose est sûre: si cette loi est adoptée, bien des personnes vulnérables risquent de mourir inutilement.
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2014