Le projet de loi 52, Loi concernant les soins de fin de vie, présente un risque énorme pour les groupes vulnérables, tels que nos aînés et les personnes en situation de handicap. S’il était adopté, ce projet de loi pourrait s’appliquer aux personnes en situation de handicap. Malgré son titre et ce qu’en disent les médias, les critères d’éligibilité n’incluent aucune mention de fin de vie. L’article 26 du projet de loi vise à définir qui pourrait avoir accès à l’aide médicale à mourir. Cet article indique qu’ une personne pourrait être euthanasiée si elle répond aux critères suivants :
- Être majeure et apte;
- Être atteinte d’une maladie grave et incurable;
- Être dans un état de déclin avancé et irréversible de ses capacités
- Éprouver des souffrances physiques ou psychiques que la personne juge insupportables
D’après ces critères, une personne atteinte de sclérose en plaques pourrait demander l’aide médicale à mourir. Une personne nouvellement aveugle le pourrait aussi ( comme cela s’est produit aux Pays-Bas en octobre). Qui pourrait aussi y accéder? Un paraplégique, une personne en dépression chronique, etc. En fait, n’importe quelle personne en situation de handicap, qui éprouve des problèmes dans sa vie, est à risque.
Et pourtant, la majorité des problèmes rencontrés par les personnes en situation de handicap sont dus au manque d’accès aux services : pas d’habitation, pas de transport , pas de loisirs, pas d’emplois, pas (ou mauvais) services de santé, et la liste pourrait continuer. Tant que nous n’aurons pas accès à tous ces services, nous ne pouvons pas faire un « choix ». Ce n’est pas un choix s’il n’y a pas d’alternative.
On nous promet des balises strictes, mais le projet de loi est flou. On parle d’« aide médicale à mourir », mais cette expression n’est définie nulle part. On parle de « fin de vie », encore une fois sans définition. Il n’y a pas de balises, parce qu’il est impossible de baliser cela. Le Projet de loi 52 est modelé de très près sur la loi belge.. Or, en Belgique, on a commencé avec des promesses de critères très stricts . Dix ans plus tard, on parle de permettre l’euthanasie pour les enfants et les personnes démentes. Le Projet de loi 52 n’a pas encore été adopté, et déjà le Collège des Médecins du Québec et la Commission des droits de la personne et de la jeunesse affirment qu’il faudrait étendre la loi pour inclure les personnes mineures et celles qui sont inaptes. De plus, en Belgique, le nombre de personnes qui meurent d’euthanasie double presque tous les quatre ans. En 2012, 1 % des décès en Belgique ont été des morts par euthanasie.
Nous ne pouvons pas rester neutre. Nous devons nous battre pour que le gouvernement nous offre tous les services dont nous avons vraiment besoin, et non pas la mort.
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2013