Mon père tenait à vivre ses dernières semaines le plus naturellement possible

Infection sur infection était devenu le lot de mon père. Les antibiotiques n'étaient plus en mesure de pallier une déficience croissante du système respiratoire. Pire… Mon père mourrait par manque d'oxygène.

À l'hôpital de Marseille, le chirurgien propose une opération risquée du poumon droit. J'accepte. C'était opérer ou le perdre. L'opération a réussi et le chirurgien, dans sa sagesse, a décidé de ne pas harasser mon père par des chimiothérapies agressives. Il avait 82 ans.

Le cancer progressait lentement, comme souvent chez les personnes âgées. Mon père se l'était approprié avec un large sourire et en assurait le monitoring au jour le jour, avec son praticien.

Quatre années ont suivi. Années de dialogues retrouvés, d'explications, de réconciliation, années de renouveau spirituel ardemment recherché. Années de couleurs vives, mais aussi de gris et de noir lorsque la fin a doucement et douloureusement approché. Il souffrait beaucoup, mais refusait de prendre des tranquillisants.

Mon père tenait à être hospitalisé à domicile, il tenait à vivre ses dernières semaines le plus naturellement possible.

Et en fait, il s'est déplacé presque jusqu'au dernier jour, à la maison.

Mon père a eu le privilège d'avoir les rênes de sa vie en main jusqu'au bout, assisté dans ses besoins au quotidien bien sûr!

C'est ce que je souhaite ardemment à toute personne handicapée, vieillissante et malade.

Madeleine

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