Nos élus ont transgressé un interdit primordial

Vivre dans la Dignité dénonce l'adoption de la Loi 52 sur les soins de fin de vie

Montréal le 5 juin 2014 – Journée dramatique pour le Québec : aujourd'hui, par un vote de 94 à 22, les membres de l'Assemblée nationale viennent d'adopter le Projet de loi 52, Loi concernant les soins de fin de vie. Le réseau citoyen Vivre dans la Dignité (VDD) dénonce la nouvelle loi, qui autorise toute personne qui se qualifie à demander et à obtenir la mort sur demande par un médecin. Nos élus, tous partis confondus, ont manqué à leur devoir de protéger les plus vulnérables et ont transgressé un interdit qui existe depuis le temps d'Hippocrate – soit plus de 24 siècles – et qui constitue le fondement de la médecine et de toute vie sociale respectueuse d'autrui.

Désormais, au Québec, le fait qu'un médecin tue une personne à sa demande pour mettre un terme à sa souffrance, plutôt que de la soulager, sera considéré comme un soin de santé. De plus, cette « aide médicale à mourir », comme on la qualifie dans la loi, devra être offerte, sans aucune exception, par tous les établissements publics au Québec – hôpitaux, CHSLD, CLSC – quelles que soient les convictions de sa direction ou de son personnel.

À quelques exceptions près, nos élus ont en outre choisi d'ignorer que le Québec n'a pas compétence pour décriminaliser l'euthanasie. Tuer un patient, même à sa demande, n'est pas un soin; c'est un homicide interdit par le Code criminel.

Quand nos ingénieurs nous préviennent qu'un pont est dangereux, on se dépêche d'y interdire la circulation. Pourquoi, alors, choisir d'ignorer – au mépris des plus vulnérables de notre société – des experts comme le Dr. Balfour Mount, un Montréalais décoré de l'Ordre national du Québec en tant que pionnier des soins palliatifs en Amérique du Nord, et comme Jean Vanier, fondateur de l'Arche et aussi décoré de l'Ordre national du Québec? Tous deux nous ont prévenu : Ne faites pas cela, ne permettez pas l'euthanasie. Vous allez détruire ce que nous avons bâti. L'euthanasie est une blessure, un crime; une société vraiment humaine se reconnaît à la place qu'elle accorde aux plus faibles.

Le Québec n'a pas besoin de cette culture de mort, mais d'une culture de vie. La Charte québécoise des droits et libertés de la personne le proclame haut et clair : « tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité » et « tout être humain a droit à la vie ainsi qu'à la sûreté, à l'intégrité et à la liberté de sa personne ».

VDD poursuivra son travail d'éducation afin de défendre la dignité inhérente et inaliénable de chaque personne jusqu'au moment de sa mort naturelle. C'est pour cette raison que VDD appuiera toujours et sans réserve le droit fondamental de chaque patient de refuser des soins médicaux en fin de vie, notamment lorsque de tels soins imposent au patient un fardeau disproportionné par rapport aux bienfaits qu'il en retire. Il continuera aussi à promouvoir les soins palliatifs, seule réponse véritablement humaine à la souffrance d'une personne en fin de vie, puisqu'ils confirment sa valeur et l'aident à donner un sens à son ultime défi.

VDD poursuivra aussi son combat contre la légalisation de l'euthanasie au Québec par tous les moyens à sa disposition, y compris devant les tribunaux.

Sources : Le réseau citoyen Vivre Dans la Dignité. Suivez-nous sur Twitter @vivredignite

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Nicolas Steenhout

Directeur général

Vivre Dans la Dignité

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