Comment rendre un témoignage sincère, touchant et rempli d’Amour pour convaincre les « fans de l’euthanasie » dit :« Progressistes! » pour la légalisation de l’euthanasie, comme l’expliquait Jacques Brassard, dans OPINIONS, du J de M du 30 mai dernier. « Comment être fier (!) de voir le Québec, à l’avant-garde en matière d’homicide, sur demande ». Il est possible de VIVRE PAISIBLEMENT DANS LA DIGNITÉ.
Je vous raconte, ci-après, la fin de vie de ma grande sœur Denise, le 22 avril dernier, à l’âge de 80 ans.
Contexte
Au départ, Denise, au cours de sa vie, a vécu de multiples problèmes, tant physiques que moraux. À l’âge de 33 ans elle survivra à une mort imminente à la suite d’une opération majeure pour une hystérectomie. À l’âge de 50 ans, un AVC la laissa paralysée sur environ 50% de son corps. Deux années plus tard, sa condition physique laisse des traces dans le couple et un divorce s’en suit.
Denise, dotée d’un moral exceptionnel, infatigable et vaillante malgré tous ses problèmes physiques et familiaux, demeure la « boute-en-train » de nous tous, familles, parents, amis(es), colocataires, etc. Avec son humour exceptionnel et constant, elle poursuit sa vie d’une façon totalement consciente et lucide.
Cependant, début février 2014, elle doit être hospitalisée en urgence pour des problèmes de santé. (pression, respiration, etc.). Elle est accueillit à l’Hôpital Charles Lemoyne pour y subir différents tests. Elle développe rapidement d’étroites relations avec les infirmières/infirmiers qui, d’ailleurs, insisteront pour prendre une photo avec Denise avant son départ de l’hôpital. Son état général de la santé exige qu’elle demeure constamment encadrée.
Elle sera suivie, durant quelques temps, par le CLSC de St-Jean-sur-Richelieu et éventuellement déménagée chez sa fille Janie Brunet et son gendre Luc Senay, à Shefford, Qc. où elle sera en totale sécurité 24/7. Le CLSC de Granby prendra la relève pour ses soins particuliers à la maison. Considérant son état précaire, il est résolu, par les médecins du CLSC que des Soins Palliatifs (Soins de confort) devront être entrepris pour atténuer ses souffrances et lui permettre de mourir dans la dignité.
Denise est informée de sa situation et accepte les traitements appropriés.
Depuis quelques semaines, Denise mentionne souvent qu’elle est prête pour le grand départ… Mais c’était sans compter sur l’encadrement que Janie et Luc allaient lui procurer 24/7 avec l’aide et le support indescriptible qu’elle recevra des Dr. Paradis de Napierville, médecin de famille, suivi du Dr. Nadine Leblanc (pionnière de l’aide médicale en télémédecine sur Skype) et des infirmières du CLSC de Granby, tous disponibles et faciles d’accès 24/7 qui apporteront à Denise absolument tout le confort, la tendresse et les soins appropriés durant les 60 jours qui précéderont son décès.
Denise aura vécu une mort paisible, sans douleurs, en total respect de ses désirs et selon le code de déontologie médical, entourée de ses enfants, de parents, d’amies et plus particulièrement de Janie et Luc qui se sont donnés à cent pourcent pour Denise en lui procurant tout l’espace et l’équipement médical nécessaire dans une maison accueillante et chaleureuse, et en lui procurant beaucoup d’Amour et toute l’attention nécessaire pour son départ imminent, sans souffrance, que le soussigné a pu vivre, à distance, avec eux, en direct sur Skype, à 21H04, en ce 22 avril 2014.
Toujours selon les vœux de Denise, les funérailles eurent lieu à la maison, à Shefford. Un cercueil écologique, sans visses, aucun métal, sur lequel tous les invités étaient invité à écrire un témoignage personnel, fut installé dans le salon de la résidence. Une cérémonie religieuse fut célébrée par l’Abbé Pierre Martel, aumônier très attachant et confident de Denise, du Manoir Cousineau de St-Hubert, où Denise résida durant plusieurs années. Plus de 125 personnes : famille immédiate, des membres du personnel du Manoir Cousineau, des colocataires de la résidence, des parents éloignés, des amis(es) fidèles, des voisins, des infirmières assistèrent à la journée dédiée à Denise. Un goûter, préparé par tous les visiteurs, fut partagé.
Ma conclusion
Les soins palliatifs, qui devraient être offerts et développés partout dans la province, doivent inclure, en plus des médicaments prescrits pour atténuer la douleur, s’il y a lieu, un personnel médical accessible, un environnement calme, être entouré de personnes dédiées à apporter au patient(e) de la sécurité, de l’écoute, de l’Amour et de la compassion.
Ma crainte envers l’euthanasie active (ou le suicide assisté), est la banalisation (ou l’uniformatisation) de l’acte qui s’en suivra (malgré tous les bons vœux pieux d’encadrements des législateurs et la loi 52) et la très grande possibilité de dérapages, en cours dans certains pays, ayant instauré l’Aide Médicale à Mourir ou l’euthanasie.
Louis-Henri Gaumond,
Brossard, QC.
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2014