En Belgique, le prisonnier Frank Van Den Bleeken vient de recevoir le droit d’être euthanasié. Âgé d'une cinquantaine d'années, il a passé 30 ans en prison et n’est pas en phase terminale. Il affirme souffrir « d'une détresse psychique insupportable ». Il lui a fallu trois ans de batailles légales pour que la cour lui accorde finalement le droit d’accéder à l’euthanasie. Parce qu'il est sexuellement violent et que les prisons belges n'offrent pas de thérapie pour venir à bout de ce problème, Van Den Bleeken n'a aucune chance d'être relâché. Voilà qui explique son désir de mourir.
Le lobby pro-euthanasie cherche à nous faire croire que l’euthanasie est reservée aux personnes en fin de vie. L’histoire de Van Den Bleeken démontre bien que si cela a déjà été le cas, ce ne l'est définitivement plus. D’autres anecdotes illustrent aussi ce préoccupant dérapage: l’histoire des jumeaux Verbessem, l’histoire de Nathan Verhelmst, l’histoire d’Ann G, l’histoire d’une dame qui était déprimée, ou encore l’euthanasie de 45 patients atteints de maladies psychiatriques. Et la liste est encore longue...
Depuis que les tribunaux ont accordé à Van Den Bleeken le "droit de mourir", au moins 15 autres prisonniers ont demandé d'être euthanasiés. Voilà un étonnant contraste avec le comportement habituel des prisonniers américains condamnés à mort, qui se battent généralement bec et ongles pour éviter ce triste sort.
Cela saute aux yeux: nous sommes face à un précédent juridique. Il ne s'agit plus « d’aller tranquillement au-delà de l’édit de la loi ». Cette décision donne un statut juridique aux Belges qui réclament l’euthanasie, même s'ils ne sont pas en phase terminale et en fin de vie. Il existe donc bel et bien une extension de la portée de la loi, et ni le Québec ni le Canada n'en seraient à l’abri.
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2014