Dossier d'actualité
Intervention dans la cause Gladu & Truchon
MICHEL RACICOT – NOTES D’OUVERTURE – 28 FÉVRIER 2019
PLAIDOIRIE DU COLLECTIF DES MÉDECINS CONTRE L’EUTHANASIE ET DE VIVRE DANS LA DIGNITÉ
Avant de m’adresser à vous Mme la juge, permettez-moi d’adresser quelques mots à Mme Gladu et M. Truchon, eux qu’on a présentés comme les oubliés dans cette cause.
Si nous nous opposons à votre demande d’aide médicale à mourir, Mme Gladu et M.Truchon, ce n’est pas pour prolonger votre vie dans la souffrance, bien au contraire!
Les gens que nous représentons, le Collectif des médecins contre l’euthanasie et Vivre dans la Dignité, sont pour une bonne part des médecins, des soignants et des accompagnateurs qui, pour beaucoup, sont impliqués dans les soins palliatifs. Ils se dévouent dans l’accompagnement pour une aide à vivre et pour le soulagement de la douleur vers une mort digne quand elle viendra naturellement.
Ils sont aussi contre toute forme d’acharnement thérapeutique. Et ça, c’est très clair. Il ne faut pas ni devancer ni retarder la mort indûment. Le débat sur l’AMM résulte en partie des avancées fulgurantes de la médecine qui permet maintenant à des personnes de survivre alors qu’elles seraient décédées de mort naturelle beaucoup plus tôt il y a 50 ou 100 ans. Chaque chose en son temps! Il n’y a pas d’urgence à mourir! Les gens que nous représentons acceptent aussi votre droit de refuser et d’arrêter tout traitement tout en vous soulageant de toutes vos souffrances, physiques ou autres. C’est ça la véritable compassion, le respect de votre dignité!
Sur une note plus positive, c’est parce qu’ils aiment leurs patients qu’ils veulent les soulager et les accompagner et qu’ils prônent une aide médicale à vivre plutôt qu’une aide médicale à mourir comme gage de leur compassion.
Laissez-moi ajouter une note plus personnelle. Qu’est-ce qu’un avocat comme moi qui a pratiqué toute sa vie en droit de l’informatique et des télécommunications vient faire dans ce dossier? C’est parce que j’ai vécu plusieurs événements au cours des 70ans de mon existence.
J’ai vécu l’expérience du suicide: celui de mon père en 1970… et cet événement m’a profondément marqué. Par son décès, il m’a révélé son mal de vivre, son mal à l’âme.
Et j’ai connu les soins de fin de vie pendant plus de 2 ans avec mon épouse décédée le matin de la St-Valentin en 1985 des suites d’un cancer, après que nous ayons adopté 3 enfants. Et j’ai aussi connu les maladies dégénératives avec ma belle-mère que nous avons accompagnée mon épouse et moi pendant près de 5 ans, presque tous les soirs, dans un CHSLD, au même étage que les soins palliatifs ce qui m’a aussi permis de voir, d’apprécier et de mieux comprendre le travail des médecins, des infirmières et des préposés aux malades : que ce soit les soins palliatifs, les soins de confort, la sédation palliative…
Et puis, ce procès m’aura permis de vous rencontrer et de connaître deux êtres lumineux et inspirants : Mme Nicole Gladu et M. Jean Truchon. Et si je pouvais susciter en vous une seule réflexion, ce serait de vous requestionner sur le sens de la vie et sur le sens de vos souffrances.
Je demeure convaincu que dans votre zone intérieure la plus profonde, la plus intime, subsiste une force indescriptible qui peut faire rejaillir et rediriger votre courage et votre amour vers les autres pour des fins qui vous rattacheront à des projets insoupçonnés, à une nouvelle vision de votre être sacré, à la mission inachevée de votre existence.
Avec l’espoir et avec cette force mystérieusement renouvelée chaque jour, vous
accomplirez votre destinée.
On se souviendra de vous, Mme Gladu et M. Truchon.
Consulter le plan d’argumentation en cliquant ici.
Consulter l’addendum en cliquant ici.
Pour lire les Consultations particulières sur le projet de loi 52 (jeudi 10 octobre 2018), cliquez ici .
Pour consulter le Mémoire sur le projet de loi 52: Loi concernant les soins de fin de vie du Comité de juristes experts publié en octobre 2013 cliquez ici.
Pour consulter le mémoire du Collège des médecins publié le 15 février 2010, cliquez ici.
Pour consulter le mémoire du Collège des médecins publié le 17 septembre 2013, cliquez ici.
Pour consulter le mémoire de Vivre dans la Dignité publié le 25 septembre 2013, cliquez ici.
Pour consulter le projet de loi, adopté le 5 juin 2014, cliquez ici.
Pour consulter le changement apporté à la loi médicale après l’adoption de la loi 52, cliquez ici.
Pour consulter le changement apporté à la loi sur la pharmacie après la loi 52, cliquez ici.
Pour consulter le changement apporté à la loi médicale après l’adoption de la loi 52, cliquez ici.
Pour consulter le changement apporté à la loi sur la pharmacie après la loi 52, cliquez ici.
MICHEL RACICOT – NOTES D’OUVERTURE – 28 FÉVRIER 2019
PLAIDOIRIE DU COLLECTIF DES MÉDECINS CONTRE L’EUTHANASIE ET DE VIVRE DANS LA DIGNITÉ
Avant de m’adresser à vous Mme la juge, permettez-moi d’adresser quelques mots à Mme Gladu et M. Truchon, eux qu’on a présentés comme les oubliés dans cette cause.
Si nous nous opposons à votre demande d’aide médicale à mourir, Mme Gladu et M.Truchon, ce n’est pas pour prolonger votre vie dans la souffrance, bien au contraire!
Les gens que nous représentons, le Collectif des médecins contre l’euthanasie et Vivre dans la Dignité, sont pour une bonne part des médecins, des soignants et des accompagnateurs qui, pour beaucoup, sont impliqués dans les soins palliatifs. Ils se dévouent dans l’accompagnement pour une aide à vivre et pour le soulagement de la douleur vers une mort digne quand elle viendra naturellement.
Ils sont aussi contre toute forme d’acharnement thérapeutique. Et ça, c’est très clair. Il ne faut pas ni devancer ni retarder la mort indûment. Le débat sur l’AMM résulte en partie des avancées fulgurantes de la médecine qui permet maintenant à des personnes de survivre alors qu’elles seraient décédées de mort naturelle beaucoup plus tôt il y a 50 ou 100 ans. Chaque chose en son temps! Il n’y a pas d’urgence à mourir! Les gens que nous représentons acceptent aussi votre droit de refuser et d’arrêter tout traitement tout en vous soulageant de toutes vos souffrances, physiques ou autres. C’est ça la véritable compassion, le respect de votre dignité!
Sur une note plus positive, c’est parce qu’ils aiment leurs patients qu’ils veulent les soulager et les accompagner et qu’ils prônent une aide médicale à vivre plutôt qu’une aide médicale à mourir comme gage de leur compassion.
Laissez-moi ajouter une note plus personnelle. Qu’est-ce qu’un avocat comme moi qui a pratiqué toute sa vie en droit de l’informatique et des télécommunications vient faire dans ce dossier? C’est parce que j’ai vécu plusieurs événements au cours des 70ans de mon existence.
J’ai vécu l’expérience du suicide: celui de mon père en 1970… et cet événement m’a profondément marqué. Par son décès, il m’a révélé son mal de vivre, son mal à l’âme.
Et j’ai connu les soins de fin de vie pendant plus de 2 ans avec mon épouse décédée le matin de la St-Valentin en 1985 des suites d’un cancer, après que nous ayons adopté 3 enfants. Et j’ai aussi connu les maladies dégénératives avec ma belle-mère que nous avons accompagnée mon épouse et moi pendant près de 5 ans, presque tous les soirs, dans un CHSLD, au même étage que les soins palliatifs ce qui m’a aussi permis de voir, d’apprécier et de mieux comprendre le travail des médecins, des infirmières et des préposés aux malades : que ce soit les soins palliatifs, les soins de confort, la sédation palliative…
Et puis, ce procès m’aura permis de vous rencontrer et de connaître deux êtres lumineux et inspirants : Mme Nicole Gladu et M. Jean Truchon. Et si je pouvais susciter en vous une seule réflexion, ce serait de vous requestionner sur le sens de la vie et sur le sens de vos souffrances.
Je demeure convaincu que dans votre zone intérieure la plus profonde, la plus intime, subsiste une force indescriptible qui peut faire rejaillir et rediriger votre courage et votre amour vers les autres pour des fins qui vous rattacheront à des projets insoupçonnés, à une nouvelle vision de votre être sacré, à la mission inachevée de votre existence.
Avec l’espoir et avec cette force mystérieusement renouvelée chaque jour, vous
accomplirez votre destinée.
On se souviendra de vous, Mme Gladu et M. Truchon.
Consulter le plan d’argumentation en cliquant ici
Consulter l’addendum en cliquant ici
Pour lire les Consultations particulières sur le projet de loi 52 (jeudi 10 octobre 2018), cliquez ici
Pour consulter le Mémoire sur le projet de loi 52: Loi concernant les soins de fin de vie du Comité de juristes experts publié en octobre 2013 cliquez ici.
Pour consulter le mémoire du Collège des médecins publié le 15 février 2010, cliquez ici.
Pour consulter le mémoire du Collège des médecins publié le 17 septembre 2013, cliquez ici.
Pour consulter le mémoire de Vivre dans la Dignité publié le 25 septembre 2013, cliquez ici.
Pour consulter le projet de loi, adopté le 5 juin 2014, cliquez ici.
Pour consulter le changement apporté à la loi médicale après l’adoption de la loi 52, cliquez ici.
Pour consulter le changement apporté à la loi sur la pharmacie après la loi 52, cliquez ici.
Article publié par le secrétaire du Collège des médecins du Québec, Yves Robert, qui fait état de la situation sur les questions relatives à la fin de vie un an après l’entrée en vigueur de la loi. De plus, il montre l’orientation logique intrinsèque derrière l’esprit de cette loi qui est d’offrir à chacun la mort à la carte.
Voici un cas semblable à celui de Michel Cadotte qui s’est produit l’année dernière à Peterborough. Un homme a été condamné pour avoir essayer d’étrangler sa mère de 82 ans. Pour réduire la gravité de son geste, l’homme a appelé les services d’urgence en disant qu’il a « essayé de performer une euthanasie » sur sa mère, comme s’il essayait de faire une chirurgie quelconque, ou de faire marcher la machine à rayon X.
Il est choquant et très révélateur de voir que l’euthanasie est utilisée pour justifier des meurtres. Chez nous, rappelons que pour le meurtre de sa femme atteinte d’Alzheimer, M. Cadotte a été condamné pour homicide… involontaire.
Lire l’article (en anglais)