Cachez ces abus qu’on ne saurait voir…

L’année 2018 commence très mal pour les promoteurs de l’euthanasie, alors que de nouveaux cas troublants ont fait surface en Belgique et aux Pays-Bas, où l’euthanasie y est légale depuis plusieurs années.

Jusqu’ici, mis à part une exception récente, les Commissions de surveillance de ces deux pays ont toujours réussi à classer les cas controversés sans leur donner suite, espérant sûrement que le temps effacerait de la mémoire collective ces zones d’ombre qui salissent l’aura de l’euthanasie.

Cette fois-ci, par contre, les surdoses de violation de la loi ont été si intenses qu’elles ont mené à la démission de deux experts qui souhaitaient ainsi rendre publique leur objection (et leur dégoût) face à l’impunité qui règne quant il s’agit d’euthanasie ou de suicide assisté.

Tout d’abord, en Belgique, un médecin spécialiste et membre de la Commission de surveillance belge, pourtant pro-euthanasie, a remis sa démission après que la Commission ait refusé de transférer en justice le dossier d’une patiente atteinte de démence et de Parkinson qui a été euthanasiée sur simple demande de sa famille, sans qu’elle n’en ait jamais fait la demande elle-même, et sans avoit été entendue sur la question.

Puis, aux Pays-Bas, une éthicienne de renom a elle aussi remis sa démission à la Commission de contrôle de l’euthanasie, estimant « ne plus pouvoir accepter sans objecter le fait que [la Commission] approuve des euthanasies de personnes démentes [alors que] ce sont le plus souvent les familles qui insistent pour euthanasier leur proche ».

Ces cas dramatiques – et la facilité avec laquelle les médecins fautifs sont absous de leur faute – ne sont pas sans rappeler la situation qui prévaut déjà chez nous, au Québec. En effet, au cours des deux premières années de la loi qui a légalisé l’euthanasie en la vendant comme une « aide médicale à mourir », notre Commission de surveillance a déjà enregistré 52 cas d’abus. Comme en Europe, ces violations de la loi sont aussi restées lettre morte car le Collège des médecins, pourtant chargé de les sanctionner, les a toutes classées comme des erreurs administratives.

Devant autant de scandales balayés sous le tapis, on ne peut s’empêcher de se demander si le Dr Willem Lemmens, professeur de philosophie à l’Université d’Anvers, n’a pas raison quand il affirme « qu'un petit groupe de médecins et soignants fanatiques (...) prend en otage le monde médical », et qu’autant d’abus laissés sans conséquence sont en train de confirmer « la sacralisation malsaine de l’euthanasie » dans nos sociétés.

D’ailleurs, la Belgique nous fournit un exemple tangible des conséquences qu’une telle « vision sociale » provoque à long terme. Ainsi, un nombre croissant de personnes quittent ses unités de soins palliatifs parce que celles-ci sont en train de se transformer en « maisons d’euthanasie ».

Malheureusement, au lieu de percevoir les traits d’un désastre annoncé, les sociétés imbibées d’euthanasie – comme la nôtre, maintenant – ne font que parler d’accessibilité et d’élargissement des critères, comme en témoigne le plus récent exemple (encore) aux Pays-Bas, où des « experts » néerlandais plaident maintenant pour l’euthanasie des enfants (avec ou sans leur consentement)!

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