La frontière de l'inaptitude: à ne pas franchir
Montréal, le 22 mai 2024 – Le Bloc Québécois annonce aujourd’hui qu’il déposera un projet de loi fédéral qui « permettrait les demandes anticipées d’aide médicale à mourir (AMM) pour les personnes atteintes de trouble neurodégénératif comme l’alzheimer ou la démence. »
Il en a fait la présentation lors de cette conférence de presse à Ottawa, en compagnie d’une Coalition composée de l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (AQDMD), du Barreau du Québec, de la Chambre des notaires du Québec (CNQ), du Collège des médecins du Québec (CMQ), de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) ainsi que de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ) – voir leur communiqué.
Vu le ton de la conférence de presse très critique envers le gouvernement libéral, cette manoeuvre a peu de chance de trouver une oreille attentive.
Un examen approfondi s’impose avant l’élargissement de l’accès à l’aide médicale à mourir par demande anticipée. Franchir la frontière de l’inaptitude et du consentement contemporain pour administrer l’AMM aurait des impacts graves et insoupconnés.
Voici un extrait du mémoire de Vivre dans la Dignité présenté l’an dernier lors de l’examen au Québec du projet de loi 11, Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d’autres dispositions législatives:
Les limites des consentements préalable et substitué, les nombreuses problématiques d’applicabilité de l’administration de l’AMM, les possibles conflits d’intérêt (nombreux cas d’abus et de négligence des personnes âgées) et les impacts majeurs de ce nouvel accès sur un réseau de soins gériatriques déjà fragile interrogent fortement le bien-fondé de cet élargissement que nous considérons nous aussi empreint de capacitisme.
Rappelons que les opposants à cet élargissement n’ont pas été invités à témoigner en Commission parlementaire l’an dernier à l’Assemblée nationale du Québec.
Webinaire du Pr Theo Boer et interventions à la Rencontre internationale sur la fin de vie maintenant à l’écrit
Pour réfléchir à la question des demandes anticipées, le réseau citoyen Vivre dans la Dignité invite les personnes intéressées à suivre un webinaire organisé par le groupe Doctors Say No International. À 16h (heure de Montréal), le vendredi 24 mai, le Pr Theo Boer, professeur d’éthique de la santé (PThUniversiteit Groningen, Pays-Bas) prendra la parole en anglais lors de cet exposé: L’aide à mourir et son impact sur la culture: 40 ans d’expérience néerlandaise en matière d’euthanasie.
Lien Zoom (mot de passe: 089934).
La Hollande est le seul pays au monde qui permet de provoquer la mort d’une personne par demande anticipée lorsqu’elle est inapte à consentir et consciente (la Belgique le permet seulement lorsqu’une personne est inapte à consentir et inconsciente).
Les interventions du Pr Boer en français lors de la Rencontre internationale sur la fin de vie sont maintenant également disponibles par écrit, tout comme celles de tous les intervenants à ce rassemblement tenu à Paris le 28 février dernier.
– 30 –
Jasmin Lemieux-Lefebvre
Coordonnateur
Réseau citoyen Vivre dans la Dignité
info@vivredignite.org
438-931-1233
MAY
2024