Grâce à un reportage de la journaliste Penny Daflos (CTV Vancouver), nous avons appris hier que Mme Jennyfer Hatch avait témoigné anonymement en juin de son désir de vivre et du manque d’accès à des soins appropriés. Peu de temps après, elle faisait le choix de recevoir l’aide médicale à mourir le 23 octobre dernier, comme nous l’a fait connaître le film publicitaire de la Maison Simons, Tout est beauté (retiré d’accès sur la page YouTube de l’entreprise, tout comme de son site internet).
« Du point de vue du handicap comme du point de vue financier, je ne peux pas me permettre les ressources qui m’aideraient à améliorer ma qualité de vie. Parce que je suis enfermée financièrement et géographiquement, il est beaucoup plus facile de laisser tomber que de continuer à me battre. »
– Jennyfer Hatch, juin 2022 (traduction du reportage de CTV)
Nous vous invitons à prendre connaissance de ces trois reportages (en anglais) qui méritent une attention nationale:
7 juin 2022: ‘Easier to let go’ without support: B.C. woman approved for medically assisted death speaks out
8 juin 2022: ‘Outraged and distraught’: Reaction to disabled B.C. woman’s approval for medically-assisted death
1er décembre 2022: 2022 B.C. woman behind ‘dystopian’ commercial found ‘death care’ easier than health care
Le reportage du 1er décembre fait suite à la Célébration de la vie de Jennyfer, le 26 novembre, diffusée publiquement sur YouTube. Son amie Tama Recker a partagé avec beaucoup d’émotion le fait que Jennyfer avait témoigné en juin qu’elle n’avait pas accès aux soins appropriés (de 23:48 to 25:24). Elle vivait avec le syndrome d’Ehlers-Danlos, une maladie génétique rare.
Madame Recker a bien précisé que son amie était en paix avec sa décision de choisir le temps et le moment de sa mort. Nous regrettons toutefois que, même après son cri du coeur de juin dernier, l’absence d’accès aux soins requis ait pu la mener à faire ce choix.
En cette Journée internationale des personnes handicapées, faisons en sorte de leur offrir au Québec et au Canada les soins et le soutien dont elles ont besoin, plutôt que l’aide médicale à mourir. Nous unissons notre voix à celles de tous les groupes de défense des personnes en situation de handicap qui militent encore aujourd’hui pour que le critère de mort raisonnablement prévisible soit rétabli dans la loi canadienne encadrant l’AMM. Les témoignages entendus lors de la dernière journée d’audiences du comité fédéral (AMAD) qui étudie les élargissements potentiels à l’aide médicale à mourir sont particulièrement prenants. En ce 3 décembre, nous vous invitons à prendre le temps d’entendre ces voix associées de près à la communauté des personnes en situation de handicap: Dre Catherine Frazee, professeure émérite, École d’étude sur la condition des personnes handicapées, Toronto Metropolitan University; Isabel Grant, professeure, Allard School of Law, University of British Columbia; et Mme Megan Linton, candidate au doctorat (les trois témoignages sont accessibles avec traduction française dès 08:54:40, page officielle de la réunion du comité).
Nous réitérons nos condoléances à la famille et aux proches de Mme Jennyfer Hatch. Notre communication du jour se veut respectueuse du désir qu’elle a exprimé de voir son histoire servir de véhicule pour que d’autres personnes puissent avoir ces conversations difficiles.
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La verison longue du film publicitaire de Simons (3 min.) est encore accessible sur ce site internet.
Notre article du 2 novembre 2022: Tout est beauté – décryptage du film publicitaire de La Maison Simons qui aborde l’AMM
Contact média:
Jasmin Lemieux-Lefebvre Coordonnateur Réseau citoyen Vivre dans la Dignité directionVDD@gmail.com
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