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Réaction conjointe de Vivre dans la Dignité et
du Collectif des médecins contre l’euthanasie

– Montréal, 8 décembre 2021 – Le réseau citoyen Vivre dans la Dignité et le Collectif des médecins contre l’euthanasie tiennent à exprimer conjointement leur reconnaissance à la Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie pour avoir fait preuve de sagesse en recommandant de ne pas élargir l’accès à l’aide médicale à mourir aux personnes dont le seul problème médical est un trouble mental. Du même souffle, les deux groupes expriment leur inquiétude devant les recommandations ouvrant la porte à l’aide médicale à mourir à des personnes inaptes, grâce à des directives anticipées.

Les commissaires concluent dans leur rapport que les personnes aptes atteintes de troubles neurocognitifs « qui seront ultimement en situation d’inaptitude, devraient être en mesure de formuler une demande anticipée d’aide médicale à mourir à la suite de l’obtention d’un diagnostic ». Cette recommandation fait l’objet d’un large consensus chez une population convaincue qu’un diagnostic de troubles neurocognitifs entraîne inexorablement une perte de dignité qui ferait que la vie ne mériterait plus d’être vécue. Comme un médecin le souligne dans le rapport, « on ne meurt pas dignement de l’Alzheimer ». Vivre dans la Dignité et le Collectif de médecins contre l’euthanasie s’opposent vivement à cette perception de la démence, tout comme de nombreux spécialistes (gériatres et autres) œuvrant au quotidien auprès de ces personnes qui objectivement ne perdent jamais leur dignité. Il faut souligner la grande vulnérabilité de celles et ceux vivant avec des troubles neurocognitifs – vulnérabilité due à leur condition et au regard sociétal. L’État a le devoir de les protéger. La bienfaisance prime sur l’autodétermination.

Rappelons qu’il demeure encore de nombreuses voix à décrier de sérieuses problématiques éthiques liées à un élargissement de l’AMM par directives anticipées. Plusieurs sont déjà décrites dans les mémoires de VDD et du Collectif (voir ci-dessous) mais aussi par d’autres ressources expertes, dont les Drs Félix Pageau et Pierre Durand. Les consultations lors de l’examen d’un éventuel projet de loi seront l’occasion d’exprimer nos inquiétudes devant cette ouverture souhaitée par la Commission spéciale.

En terminant, Vivre dans la Dignité et le Collectif de médecins contre l’euthanasie souhaitent que le comité responsable de l’examen parlementaire de la loi fédérale sur l’aide médicale à mourir prenne bonne note du choix prudentiel de la Commission spéciale québécoise envers les personnes dont le seul problème médical est un trouble mental. Il est encore temps d’agir pour que le 17 mars 2023 (selon la loi C-7) ne leur ouvre pas la porte à l’aide médicale à mourir.

Série vidéo pour réfléchir aux enjeux entourant l’élargissement de l’aide à mourir

En marge du dépôt du rapport, Vivre dans la Dignité a débuté la publication d’une série de sept vidéos pour réfléchir aux enjeux entourant l’élargissement de l’accès à l’aide médicale à mourir. Elle donne la parole à M. Louis-André Richard. Professeur de philosophie, il a participé aux travaux sur l’élaboration du projet de loi 52 (loi québécoise concernant les soins de fin de vie) à partir de 2010. Expert en philosophie éthique et politique, il donne des formations au Québec et en France en accompagnement palliatif depuis plus de 15 ans. Il est titulaire d’un doctorat lié à la réflexion sur la philosophie, la culture palliative et la société.