Jean-Pierre nous a quittés suite à un cancer de l'amygdale. La maladie a duré 2 ans, et malgré les épreuves de Jean-Pierre, il a su nous inspirer dans sa descente vers la mort. Il nous a donné divers objets auxquels il tenait avant de nous quitter, il participait au maximum aux activités familiales lorsque l'énergie le permettait. Il n'a jamais perdu son sens de l'humour. Il nous a montré que la maladie, c'est une étape dans la vie comme une autre, une étape qui a ses richesses aussi.
Ses derniers moments, ils les a passés à l'hôpital avec des soins palliatifs. Nous étions là, 8 membres de sa famille quand il a laissé aller son dernier souffle. Il était calme, recevait de la morphine et ne nous répondait pas. Nous sentions sa présence, et nous lui avons parlé juste avant son départ. Quand il est mort, nous avons pleuré une dizaine de minutes, et puis nous nous sommes remémoré toutes les rigolades que nous avons eues avec lui. Jean-Pierre nous a fait le cadeau de partir en paix, de nous laisser accepter qu'il ne serait plus là pour nous faire rire, et surtout, il nous a réconcilié avec la mort, la seule certitude sur terre.
Aujourd'hui, j'aurais aimé parlé de l'euthanasie avec lui, parce qu'il n'avait pas peur de la mort et avait espoir que la souffrance avait ses raisons et ses solutions.
Jessika Roy-Desruisseaux , MD , FRCPC
Psychiatre oeuvrant en gérontopsychiatrie
Professeur Chargé d'enseignement
Faculté de médecine et des sciences de la santé
Université de Sherbrooke
JUL
2014