Ni peine de mort, ni euthanasie

Nous n'avons pas la peine de mort au Canada, entre autres parce qu'il y a un risque inacceptable qu'un innocent soit tué. Nous ne devons pas légaliser l'euthanasie parce que le risque que des gens meurent sans raison est tout aussi inacceptable.

Un homme vient d'être libéré après avoir passé 30 ans en attente d'exécution en Louisiane. Il a toujours dit qu'il était innocent du crime, et le procureur a finalement admis qu'il y avait une preuve incontournable que cet homme était innocent. Il a été chanceux de n'avoir pas été un des nombreux innocents qui ont été exécutés.

Jeanette Hall a elle aussi été chanceuse. On lui a diagnostiqué un cancer, et on lui a donné six mois à vivre en 2000. Elle avait alors décidé de demander un suicide assisté (légal en Oregon). Pourtant, elle est toujours en vie et heureuse de l'être. Son médecin l'a convaincue de suivre des traitements au lieu de se tuer. Si son médecin avait appuyé le suicide assisté, Mme Hall ne serait plus des nôtres.

La peine de mort est bien différente de l'euthanasie ou du suicide assisté. Les condamnés à mort ne demandent pas la mort, alors qu'en théorie, seuls ceux qui le demandent sont tués par euthanasie. Mais la théorie est bien différente de la réalité. En effet, des détenus belges ont réclamé l'euthanasie plutôt que de servir leur sentence à vie. L'un d'entre eux a déjà obtenu gain de cause. C'est bien différent d'une personne qui souhaite obtenir une euthanasie parce qu'elle est en « fin de vie ». Toujours en Belgique, il y a plusieurs personnes qui ont été euthanasiées sans leur consentement.

N'oublions pas le risque de diagnostic erroné. Il y a souvent des possibilités de traitements, la possibilité de soulager la douleur et, dans les rares cas où cela s'avère impossible, il y a l'accès à la sédation palliative. Il y a trop de facteurs qui font que l'euthanasie, le suicide assisté ou « l'aide médicale à mourir » posent un grave danger, surtout pour les personnes vulnérables. Le risque de dérive est trop grand pour qu'on légalise ces pratiques.

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