Le projet de loi 11 adopté à Québec

Parmi tous les parlementaires, deux députées ont voté contre: l'importance de ce geste.

Le réseau citoyen Vivre dans la Dignité tient à exprimer sa grande déception de voir ce projet de loi 11 Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d’autres dispositions législatives adopté ce matin par un si grand nombre de voix. De nombreux élargissements de l’accès à l’aide médicale à mourir verront le jour au cours des prochains mois:

– obligation des maisons de soins palliatifs à offrir l’AMM (dans 6 mois);

– offre de l’AMM pour des cas de déficiences physiques graves* (dans 9 mois);

– offre de l’AMM par demande anticipée* (dans 24 mois, au maximum).

*avec les autres critères de la Loi concernant les soins de fin de vie.

Heureusement, le vote du jour n’est pas unanime.

103 pour.
2 contre.
1 abstention.

Nous saluons les votes d’opposition exprimés par les députées Linda Caron et Filomena Rotiroti. Il y a un immense bénéfice au fait que le projet de loi ne soit pas adopté unanimement. C’est une marque d’espoir pour tous ceux et celles qui ont pris la parole afin de prioriser l’aide médicale à vivre et un signal lancé simple – mais tellement important – sur la vigilance à apporter à un projet de loi qui n’offre pas de balises suffisantes pour éviter des dérives. Pour un rappel des problématiques inhérentes au projet de loi adopté aujourd’hui, notre appel aux parlementaires du 2 juin dernier et notre lettre ouverte d’hier signée avec Mme Louise Brissette.

L’intervention d’hier soir au salon Bleu par la députée Linda Caron, vice-présidente  de la Commission des relations avec les citoyens qui étudia le projet de loi 11, explique bien son choix final de s’opposer au projet de loi. Elle est également porte-parole de l’opposition officielle pour les aînés et les proches aidants, et en matière de soins à domicile.

Extrait:

Tout compte fait, le projet de loi n° 11 apporte peu ou pas de réponse pour éviter la banalisation de l’aide médicale à mourir, ou pour garantir l’accès aux soins palliatifs, ou pour garantir l’accès à l’aide médicale à vivre plutôt qu’à l’aide médicale à mourir, ou encore pour éviter les dérives à moyen ou long terme. Tout repose sur l’éthique et le jugement clinique du professionnel compétent et tout est encadré dans les guides de pratique et les formulaires de demande d’accès à l’aide médicale à mourir, que nous n’avons pas vus. En contrepartie, le projet de loi permet aux personnes ou va permettre aux personnes qui ont des souffrances persistantes et inapaisables de pouvoir demander l’aide médicale à mourir, même si elles ne sont pas en fin de vie. Pour toutes ces raisons, le vote pour ou contre ce projet de loi, tel qu’amendé, représente pour moi encore, à cette heure, un dilemme très difficile à trancher.

La vidéo de son intervention complète est disponible ici à 1:19:00 et on peut la lire ici (vers 20h50).

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Jasmin Lemieux-Lefebvre
Coordonnateur
Réseau citoyen Vivre dans la Dignité
directionVDD@gmail.com
438 931-1233

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