Vol. 36 (Octobre 2019)
QUÉBEC : 4e rapport de la Commission sur les soins de fin de vie
2 oct. 2019 – La Commission sur les soins de fin de vie a transmis son 4e rapport annuel à l’Assemblée nationale. Parmi les faits notables, une augmentation de 32% du nombre d’euthanasies, dont 13 cas de non-respect des critères, ainsi qu’un nombre 31% plus élevé de médecins ayant participé à une euthanasie.
QUÉBEC : Il veut de l’aide pour vivre, pas pour mourir
4 oct. 2019 – Jonathan Marchand, 42 ans, souffrant de dystrophie musculaire et cofondateur de Coop Assist, livre un vibrant plaidoyer pour l’assistance aux personnes handicapées, plutôt que l’aide médicale à mourir.
QUÉBEC : Nouvelle unité de soins palliatifs à Laval
15 oct. 2019 – Une nouvelle unité de soins palliatifs à l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé a été inaugurée le 10 octobre, à la suite d’une longue mobilisation. Le projet visait à répondre à une demande croissante de soins palliatifs.
GÉORGIE: L’Association médicale mondiale réitère son opposition à l’euthanasie après une vaste consultation
26 oct. 2019 – Après une vaste consultation mondiale sur une période de plusieurs années, l'Association Médicale Mondiale (AMM) a réaffirmé, lors de son Assemblée Annuelle à Tbilisi, Géorgie, son opposition à l'euthanasie et au suicide médicalement assisté.
FRANCE: L’extension du diagnostic pré-implantatoire évité de justesse dans le projet de loi bioéthique
23 oct. 2019 – Alors que la France est en voie de faire tomber plusieurs balises éthiques dans un projet de loi à saveur transhumaniste, l’extension du diagnostic préimplantatoire pour détecter la trisomie dans les embryons in vitro a été rejeté par les députés. Cette extension aurait mené à l’élimination systématique des embryons porteurs de trisomie, une véritable atteinte à la dignité des personnes handicapées.
Nouveau livre du philosophe français Emmanuel Hirsch
Le professeur d’éthique médicale à la faculté de médecine de l’université Paris-Sud fait paraître La lutte, la révolte et l’espérance: Témoigner jusqu’au bout de la vie (Éditions du Cerf, 2019). À la suite d’une expérience d’accompagnement, il veut transmettre « ces rencontres et ces dialogues parfois aux limites de l’humain, lorsque l’existence devient précaire, incertaine, vacillante et que peut se confier l’essentiel ».
QU'EST-CE VRAIMENT QUE LA DIGNITÉ HUMAINE?
Par Maxime Huot Couture, directeur adjoint de Vivre dans la Dignité, politologue, candidat au doctorat en philosophie éthique et politique
Il est toujours bon de réexplorer les notions qui structurent notre société et notre relation aux autres. Un des pivots de notre discours éthique actuel est le concept de dignité humaine. Malgré cela, on remarquera facilement que ce concept peut recevoir des significations multiples, parfois contradictoires.
Il est possible de distinguer deux sens principaux rattachés aujourd’hui à la dignité humaine. On parle d’abord de dignité en un sens objectif lorsqu’on affirme que, peu importe sa condition physique ou psychologique, une personne est toujours digne, par le simple fait d’être une personne humaine. C’est la dignité dite « intrinsèque ». D’autre part, on parle de dignité subjective lorsqu’on fait référence au sentiment qu’une personne a de sa dignité. Le sentiment de dignité ou d’indignité est alors dépendant de la situation dans laquelle se trouve la personne et du regard et des actions des autres envers elle. Bien sûr, même dans ce cas, une personne ne perd jamais sa dignité objective qui est un principe universel, indépendant du contexte particulier.
Mais qu’est-ce que la dignité exactement et d’où vient-elle? Le philosophe de l’époque des Lumières Emmanuel Kant en a donné une définition célèbre : Une personne est digne, car elle existe comme une fin en elle-même, et non pas simplement comme un moyen dont on pourrait user à son gré. La dignité humaine implique donc la révérence, le respect et la protection envers chaque personne, comme un être libre et doté d’une existence toujours unique. C’est ce que reconnaît par exemple la Charte universelle des droits de l’homme lorsqu’elle affirme que toute personne possède des droits du seul fait de son humanité. C’est pourquoi l’expression « mourir dans la dignité » est trompeuse: elle sous-entend qu’une personne puisse perdre sa dignité avec la maladie ou la vulnérabilité.
La dignité humaine est fondée sur la valeur supérieure de l’être humain, doué de raison. On appelle conscience ce souci proprement humain de bien agir en toute connaissance de cause. Bien que la dignité soit liée avant tout à cette liberté due à l’intelligence humaine, être humain, c’est aussi avoir une volonté, des sentiments, un corps. C’est être tout cela à la fois (un individu est « indivisible »). La dignité humaine suppose une vision intégrale de la personne. C’est pourquoi une personne dont les facultés mentales sont affaiblies possède également une dignité humaine, et de même pour une personne souffrant d’un handicap physique. De la même façon, une personne qui perd la mémoire demeure digne, puisqu’elle existe encore comme un être humain, avec un corps, une personnalité et une histoire bien à elle. Mettre fin aux jours de quelqu’un sous prétexte de respecter « sa volonté » est donc une erreur et une atteinte à la dignité : on ne peut aller à l’encontre de la dignité du corps pour honorer la dignité de la volonté. Il y a là quelque chose de contradictoire qui met en danger la vision intégrale et civilisée de la dignité.
Notre lettre au ministre Lametti - Affaire Truchon-Gladu
Nous avons demandé au ministre fédéral de la Justice, ainsi qu'à son homologue québécois, Mme Sonia Lebel, de porter en appel la décision de la Cour supérieure dans l'affaire Truchon c. Canada.
Atelier sur la planification préalable de soins (en ligne)
L'atelier, qui a été donné en anglais le 17 octobre, est maintenant en ligne sous un nouveau format. Nous travaillons sur la production d'une version française.
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