Face à une tempête annoncée, j’appuie Vivre dans la Dignité

English version available here.

L’aide médicale à mourir (AMM) a été introduite au Québec en 2015 dans le cadre limité de la fin de vie. Il fallait s’y attendre: le retrait du critère de « mort prévisible » a suivi en 2021. Et 2023 s’annonce comme une année de tempête soufflant sur cinq nouvelles frontières de l’euthanasie au pays: les personnes devenues inaptes (par demande anticipée), les enfants mineurs jugés « matures », les personnes avec troubles mentaux, et, pour le Québec, le handicap (déjà dans la loi canadienne) et l’obligation imposée aux maisons de soins palliatifs d’offrir l’AMM.

Au début de cette année charnière, nous tenons à remercier ceux et celles qui ont contribué l’an dernier à notre campagne de financement J’appuie Vivre dans la Dignité dans l’adversité. Vous faites partie des 175 donateurs qui nous ont permis d’amasser près de 20 000$. Face aux moyens colossaux dont bénéficient les associations qui militent pour l’élargissement continu de l’accès à l’AMM, c’est toutefois nettement insuffisant pour répondre à l’ampleur de la tâche. Avec tant de causes honorables à soutenir, une infime minorité de nos milliers d’alliés font le choix de nous soutenir par un don. Nous croyons sincèrement que l’alignement des élargissements possibles de l’AMM en 2023 fait de la mission de Vivre dans la Dignité un enjeu prioritaire. Nous sommes fiers de tout le travail accompli pendant la dernière année avec un seul coordonnateur à temps partiel et des ressources bénévoles. Une version de notre tout récent rapport annuel vous permet d’en prendre connaissance via vivredignite.org/rapport2021-2022.

Une voix québécoise comme la nôtre, qui exprime de façon intelligible une opposition forte aux nouveaux accès envisagés pour l’AMM, s’avère plus que jamais nécessaire. Le 29 décembre dernier marquait le 10e anniversaire du décès du Dr André Bourque, cofondateur et premier président du réseau citoyen Vivre dans la Dignité. Voici ses paroles publiées en 2009 dans La Presse :

« Dès qu’on accepte de faire mourir les patients dans un état terminal et qui le demandent, on devient confronté à la demande des personnes avec des handicaps et des atteintes chroniques qui les minent, puis à celle des patients avec des atteintes psychologiques. Des personnes même jeunes, avec des atteintes « chroniques » invoqueront les chartes pour qu’on ne discrimine pas envers elles dans leur demande d’euthanasie ou de suicide assisté. L’euthanasie deviendra une issue thérapeutique vers laquelle des personnes se tourneront pour soulager leurs souffrances, alors qu’il y a beaucoup d’autres options. »

Voilà bien où nous en sommes en 2023. Loin de s’apitoyer devant cet état de choses, nous débordons d’idées pour y faire face : des outils pour répondre à chacun des élargissements à l’AMM envisagés, des vidéos de personnes témoignant des impacts à prévoir des législations, des opérations médias créatives pour sensibiliser nos décideurs et la population, l’analyse des données accessibles pour avoir toujours en main un portrait précis de l’évolution de l’AMM au pays et des ressources pour aborder le sujet avec ses proches (voir au bas de la page). Notre site internet mériterait aussi une mise à jour après 12 ans de loyaux services ! Un don dédié de 10 000 $ nous permettrait de l’envisager. Afin d’honorer la mission que nous a léguée le Dr André Bourque, nous vous remercions à l’avance pour votre soutien. Au nom de notre coordonnateur Jasmin Lemieux-Lefebvre et de toute notre équipe de bénévoles, merci de nous permettre de répondre adéquatement à la tempête annoncée,

Alex King
Président


J’appuie Vivre dans la Dignité par un don.

Comment parler de l'aide médicale à mourir à ses proches?

Alors que le personnel soignant et les bénévoles sur le terrain sont contraints à demeurer neutres lorsque surgit une demande d’aide médicale à mourir, seuls les proches du patient peuvent maintenant tenter de l’en dissuader. En 2023, nous projetons de développer des ressources pour nous inspirer à encourager et aider une personne qui souhaite l’euthanasie pour elle-même à trouver d’autres alternatives. Il faut démontrer un grand courage pour remettre en question le désir d’un proche de mourir par AMM – un désir qui doit d’abord être accueilli avec empathie. La philosophie des soins palliatifs a beaucoup à nous apprendre sur cette attitude qui permet d’ouvrir un dialogue constructif, avec la conviction profonde qu’il y a toujours une meilleure solution à offrir que la mort provoquée. Vous avez vécu de tels moments d’échanges avec des proches? Nous tenons à bénéficier de votre expérience, qui peut demeurer anonyme. Merci de nous contacter via info@vivredignite.org. Nous sommes aussi toujours à la recherche de témoins qui partagent nos convictions. C’est notre spécialité de les aider à prendre la parole pour rappeler la dignité commune à chaque être humain.

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