Qui-vive, vol. 39 (janvier 2020)

Beaucoup de débats, de confusion et d’émotions ont accompagné les événements du mois de janvier autour de l’élargissement de l’euthanasie. Malgré les nombreuses manchettes, les vrais enjeux demeurent presqu’ignorés. Vivre dans la Dignité s’est activé et nous avons fait entendre notre point de vue à différents acteurs et auditeurs, sur différentes tribunes. Merci de votre implication, de votre soutien et simplement de conserver l’espoir d’une société juste, solidaire et sécuritaire pour les personnes vulnérables. Maxime Huot Couture, directeur, et toute l’équipe de Vivre dans la Dignité
FRANCE : Lettre ouverte contre l’eugénisme 2.0 6 janv. 2020 – Alors que les débats sur la nouvelle loi bioéthique font rage en France, plusieurs signataires dénoncent une ouverture à l’eugénisme. Un enjeu qui touche directement la dignité humaine.
FRANCE : Lettre ouverte contre l’eugénisme 2.0 5 janv. 2020 – Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent a implanté un projet pilote de soins intensifiés à domicile (SIAD) à Kamouraska. Des patients qui requièrent une grande attention médicale pourront ainsi recevoir des soins chez eux, 24h sur 24h, sept jours sur sept.
QUÉBEC : Manque de bénévoles à la Maison Michel-Sarrazin 13 janv. 2020 – À court de bénévoles, la Maison Michel-Sarrazin, qui offre gratuitement des soins palliatifs à la population de la Ville de Québec, a été obligée de faire de la publicité pour inciter les gens à s’engager. Une entrevue avec André-Guy Racine, président du conseil d’administration du bénévolat
INDE : Un médecin fournit de soins palliatifs à domicile gratuits depuis 16 ans 16 janv. 2020 – L’histoire de ce médecin œuvrant dans l’État de Kerala, en Inde, dévoile toute la dimension humaine des soins palliatifs à domicile et leur importance médicale et sociale. (ANGLAIS)
QUÉBEC : Le gouvernement ouvre l’AMM aux personnes ayant des troubles mentaux, puis recule. 27 janv. 2020 – Disant constater au sein de la population de l’« inquiétude » quant à l’accès à l’aide médicale à mourir aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale, la ministre de la Santé Danielle McCann a suspendu la mesure, mais compte encore aller de l’avant avec une consultation. Un recul qui ne semble que temporaire…
QUÉBEC : Un appel aux personnes souffrant de troubles mentaux. 30 janv. 2020 – Renée Charron, auteur du livre Un jour, j’ai porté le monde. Ma traversée de la schizophrénie, signe une lettre publiée dans Le Devoir, où elle interpelle les personnes atteintes de troubles mentaux : « A toi qui es seul chez toi et qui penses que la société t’a abandonné, que tu ne vaux pas qu’on te tende la main, n’en crois rien. Tu es indispensable ».
Qu’est-ce que la sédation palliative? Par Dr. Patrick Vinay, président de Vivre dans la Dignité, ex-doyen de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal La sédation est un geste médical faisant partie de la pratique courante de la médecine. La sédation traduit la recherche, par des moyens médicamenteux, d’une diminution de la vigilance. Elle est surtout utilisée aux soins intensifs pour favoriser la guérison de grands malades en réduisant les besoins caloriques de personnes qui ne peuvent plus s’alimenter naturellement. C’est un outil de guérison. En soins palliatifs, la sédation recherche une diminution de la vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de conscience. Son but est de diminuer ou de faire disparaître la perception d’une situation vécue comme insupportable par le patient alors que tous les moyens disponibles et adaptés à cette situation ont été mis en œuvre sans permettre d’obtenir le soulagement escompté. Il s’agit donc d’un geste médical de dernier recours, ayant ses indications, ses conditions et ses modalités d’application. La médication utilisée est la même et est sécuritaire. Lorsque la sédation est temporaire ou intermittente, elle constitue un répit à la situation de crise et permet des ajustements thérapeutiques tout en soulageant immédiatement le patient. Lorsqu’elle est continue, elle maintient un soulagement qu’on ne peut obtenir autrement et elle est alors souvent maintenue jusqu’au décès parce que la source de la détresse ne peut être enrayée. La médication antalgique du malade est bien sur maintenue sou sédation, car celle-ci ne supprime pas la douleur ni ses effets. La sédation est donc une option essentielle dans l’arsenal thérapeutique applicable en fin de vie. Comme tout geste thérapeutique, la sédation continue peut provoquer des complications. Celles-ci pourraient avoir une incidence sur la durée de vie du patient sous sédation, particulièrement dans les situations exceptionnelles où les dosages requis pour assurer le confort du patient sont plus élevés. Mais cette situation est rare et n’est jamais le fait d’une visée euthanasique : il n’y a pas ici de volonté d’interrompre la vie. La sédation palliative continue entraîne l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, ce qui pourrait abréger la vie d’un malade si celle-ci était administrée chez un patient avec un long pronostic de survie (plusieurs semaines) et encore capable de s’alimenter et de s’hydrater. En effet, il est communément admis en médecine que la capacité de survie d’un être humain malade diminue rapidement au-delà d’une semaine sans hydratation. Maintenir une hydratation artificielle (solutés) pendant une sédation continue en toute fin de vie est toutefois peu recommandable en raison des risques de surcharge liquidienne en fin de vie. C’est pourquoi la sédation palliative continue est surtout administrée à une personne malade en phase terminale dont la mort est imminente, c’est-à-dire dont le pronostic de survie est très court. Rares sont les patients qui ont besoin d’une sédation palliative continue plus d’une semaine avant leur décès. Diverses publications démontrent que ni la médication antalgique ni la sédation palliative continue correctement administrée n’accélèrent le décès.
Consultations fédérales et provinciales Vivre dans la Dignité a participé aux consultations provinciales sur l’élargissement de l’euthanasie lundi le 27 janvier à Montréal. Lévénement a rassemblé près de 200 participants. Nous serons aussi présents aux consultations fédérales, vendredi le 31 janvier.
Entrevue à l’émission Aux Quotidiens Le 23 janvier, notre directeur, Maxime Huot Couture, était sur les ondes du Canal M, une radio dédiée principalement aux personnes handicapées, afin de discuter l’élargissement de l’euthanasie au Québec. À partir de 56:00.
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