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Les auditions publiques sur le projet de loi n° 38, Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d’autres dispositions législatives, ont débuté hier et se termineront aujourd’hui en excluant toute voix en désaccord avec l’AMM par demandes anticipées à des personnes devenues inaptes. Il s’agit là d’une première très préoccupante. En effet, depuis le début des débats sur la question de « mourir dans la dignité » au Québec, les groupes parlementaires ont toujours eu la sagesse de donner la parole aux opposants.
Après avoir pris connaissance de la liste des invités aux auditions publiques, Vivre dans la Dignité a écrit tôt hier matin à l’exécutif et aux membres de la Commission de la Santé et des services sociaux pour remédier à la situation. À cette heure, nous n’avons reçu qu’un avis du partage de l’information aux membres de la Commission par le biais de la Direction des commissions parlementaires.
« Adopter en vitesse un projet de loi d’ici le 10 juin est une chose, mais l’étudier en ignorant complètement tous les experts qui s’opposent au plus important élargissement depuis l’adoption de la loi sur l’aide médicale à mourir nous parait inconcevable. Nous espérons toujours que la Commission invite de nouveaux experts pour compléter ses consultations abordant une frontière historique, celle de la mort provoquée de personnes inaptes par demandes anticipées. »
– Déclaration de M. Alex King, président du réseau citoyen Vivre dans la Dignité
Notons que la Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie a pris le temps d’entendre de multiples voix (dont celle de VDD), lors de ses travaux en 2021. Il demeure difficile à comprendre que seuls des groupes en faveur de l’élargissement à l’AMM par demandes anticipées ont reçu une invitation à témoigner à la présente Commission parlementaire.
Pour ce qui est de l’obligation faite aux maisons de soins palliatifs d’offrir l’aide médicale à mourir (sauf exception, tel qu’exprimé dans le projet de loi 38), Vivre dans la Dignité salue la position de l’Alliance des maisons de soins palliatifs du Québec exprimée par voix de communiqué.
Le Québec doit respecter leur choix d’offrir ou non l’aide médicale à mourir sous leur toit (protection de conscience rappelée dans le communiqué VDD du 25 mai). Bien d’autres groupes associés aux soins palliatifs partagent ce point de vue et mériteraient aussi une invitation à témoigner comme l’Alliance l’a fait plus tôt aujourd’hui.